Redonner le sourire, un rendez-vous à la fois
- slejeunefc
- 7 mai
- 2 min de lecture

Quand j’ai commencé à accompagner des personnes en reclassement, je ne mesurais pas encore à quel point ce travail allait me toucher. Chaque rendez-vous est une rencontre avec une histoire, une fierté à préserver, une dignité parfois égratignée mais toujours là, en filigrane.
J’ai découvert des regards fatigués, parfois méfiants, souvent perdus… Et puis, peu à peu, j’ai vu ces regards changer. Un éclat revenir. Une envie. Un projet. Un sourire. Ce métier-là, c’est bien plus que du conseil. C’est une présence, une écoute, un appui discret mais solide.
Aujourd'hui, un candidat s’est levé à la fin de l’entretien, m’a serré la main, et m’a dit simplement :« Vous ne vous rendez pas compte, mais je me sens déjà un peu plus vivant.» Je n’ai rien répondu tout de suite. J’ai juste accueilli ses mots. Avec respect. Avec émotion. Parce que c’est cela, au fond, que je cherche : rallumer quelque chose chez l’autre, ce petit feu qui permet d’y croire à nouveau.
Ce que je leur dis parfois aussi, c’est que moi aussi, j’ai un jour été de l’autre côté. Moi aussi, j’ai — oui, on finit par le dire ainsi — bénéficié d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Un PSE qui m’a permis de me poser, de me questionner, de me réinventer. De devenir celle que je suis aujourd’hui.
Sans ce passage-là, je ne mènerais pas toutes les activités qui font aujourd’hui mon quotidien. Je n’aurais peut-être jamais osé. C’est pour ça que j’y crois autant : parce qu’au-delà de la difficulté, il y a un possible. Et parfois même, un bel envol.
Aujourd’hui, je travaille dans une entreprise où je reste jusqu’à minuit, pour que les salariés de nuit puissent me rencontrer sans avoir à modifier leur planning.Et vous savez quoi ? J’aime cette ambiance de nuit. Ce calme particulier. Cette sincérité presque nue que la fatigue autorise. On va droit à l’essentiel. On parle vrai. Et c’est peut-être là, aussi, que naît l’accompagnement le plus profond.